Voici le manifeste de parents, enseignants, et le lien en bas de mail
vers un site qui mérite d'être lu.
Signez le manifeste si vous le souhaitez et faites passer à vos
contacts.Bises à tous
Marie
http://ecole.depouillee.free.fr/
Manifeste contre le dépouillement de l’école
Nous, collectif contre le dépouillement de l’école, déclarons que les « réformes » appliquées à l’Éducation nationale n’ont de réforme que
le nom, et qu’elles masquent en réalité, le plus insupportable, le plus
dangereux des dépouillements. Aujourd’hui, selon une logique comptable
et technocratique à courte vue, les fondements de l’école républicaine
sont menacés, et l’idéal d’une éducation de qualité pour tous sapé à
la base.
Nous proclamons aujourd’hui que « l’école est nue ».
Nue non seulement parce qu’elle est privée de moyens financiers,
mais aussi et surtout parce qu’elle est amputée progressivement de
son sens,expurgée de la visée humaniste qui, depuis les Grecs, lui donne son
nom d’« école ».
L’école est dépouillée quand le gouvernement tarit les concours de
recrutement de professeurs, quand il n’assure plus la relève des enseignants retraités, ni les remplacements de professeurs malades ou en congé, et qu’il fait appel à des « viviers de vacataires » non formés et corvéables à merci.
L’école est abandonnée, quand l’État se décharge de son financement sur les collectivités locales, supprime la carte scolaire et impose l’« autonomie des établissements », instaurant de telles inégalités entre académies, filières et élèves, qu’il bafoue ses principes républicains. L’école est dégarnie, quand elle est vidée de sa présence humaine (surveillants, conseillers d’orientation-psychologues, médecins et infirmiers scolaires, assistants sociaux, assistants pédagogiques…), remplacés par des caméras de surveillance et autres portiques de sécurité.
Les professeurs sont démunis, placés devant des élèves sans formation pratique sérieuse quand ils débutent ; obligés, au détriment de la qualité de leurs cours, d’assumer des tâches de plus en plus nombreuses ; sommés, dans certaines filières « réformées », de se
convertir à des disciplines qu’ils ne maîtrisent pas en l’espace de quelques semaines ; travaillant souvent sans manuel scolaire et sans savoir à quel examen ils préparent les élèves, car les nouveaux programmes sont appliqués dans la précipitation ; contraints de bricoler, de s’agiter, de faire semblant, de s’adapter à tout et surtout à n’importe quoi sous couvert d’innovation pédagogique. Les professeurs sont destitués, désormais recrutés, selon leur
conformité idéologique au modèle du « fonctionnaire responsable » davantage que pour leur maîtrise d’un savoir ; bientôt réduits à des employés lambda, privés de l’essentiel de leur liberté pédagogique, soumis à une concurrence absurde ; obligés pour mendier des moyens de vendre leurs « projets » comme une soupe, et de se battre contre d’autres professeurs pour conserver leurs heures de cours ou leur poste. Les élèves sont spoliés, parqués à 35 ou 40 dans les classes, livrés à la loi des « flux », broyés dans la masse ; privés de centaines d’heures de cours dans les différentes disciplines, au profit d’activités-gadgets ; privés de dispositifs efficaces de soutien ; leurs familles rendues responsables de leur échec via des « contrats de réussite » ou des « stages d’été » inadaptés. Les élèves sont appauvris parce qu’on leur refuse d’apprendre le latin et le grec, les langues dites « rares » (c’est-à-dire toutes hormis l’anglais), les arts et ce qui n’est pas « rentable » ; parce que les
nouveaux programmes leur proposent de l’anglais sans Shakespeare, de l’histoire sans passé, du français sans grammaire, des mathématiques
sans démonstration – toujours moins de culture, et plus de procédures.
Les élèves sont dépecés, eux que l’on doit calibrer avec des « items »
selon les nouvelles « grilles de compétences », comme si l’intelligence
humaine pouvait se découper en tranches ; eux à qui l’on doit
inculquer un « socle commun de connaissances et de compétences » davantage fondé sur l’idéal de l’O.C.D.E que sur celui de Montaigne.
Aujourd’hui nous appelons tous les « dépouillés » de l’Éducation
nationale à nous rejoindre. Professeurs, parents, élèves, citoyens, il est encore temps d’inverser le cours délétère des pseudo-« réformes » qui transforment l’école en garderie sociale et transfèrent ses missions vers le
secteur privé, au profit des plus riches et des mieux informés. Il suffit
d’une volonté politique, celle de démocratiser le savoir, jadis portée par
un Condorcet, un Jules Ferry, ou le comité national de la Résistance (qui a produit la commission Langevin-Wallon). Nous en appelons aux responsables politiques français, pour qu’ils agissent résolument
contre le dépouillement de l’Éducation nationale.Signer le manifeste http://ecole.depouillee.free.fr/
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