Georges Menegazzi nous a fait parvenir ce courriel :
De l’auto-déchéance présidentielle et de sa principale conséquence pour 2012.
Sonné par les claques électorales à répétition et les conséquences durablement délétères de l’affaire « Woerth/Bettencourt », le président aux abois, redevenu candidat prêt à tout déshonneur pour éviter la défaite, a franchi le Rubicon de ce qui fait notre « savoir-vivre ensemble » en foulant aux pieds son principe fondateur, article premier de notre Constitution, «l’égalité de tous les citoyens quelque soient leurs origines » , dressant ainsi une partie des français contre d’autres français,« d’origine étrangère » .
Certes, la Constitution et les Roms résisteront aux coups de canifs des démagogues et autres matamores* dont les gesticulations sécuritaires s’avèreront vaines contre les violences urbaines car celles-ci résultent d’abord de l’insécurité sociale généralisée par l’écart croissant de revenus entres les plus riches et les plus pauvres, le « détricotage » des services publics et le déficit de représentation des populations de ces quartiers.
Mais ils auront banalisé ces coups et les auront rendus accessibles et reproductibles par de moins maladroits et plus motivés qu’eux, et, à force de courir après le FN, la droite présidentielle aura tant et si bien servi la lepénisation des cerveaux encore disponibles qu’elle aura fini par décentrer le centre de gravité de la vie politique française du centre-droit vers la droite xénophobe.
Et la gravité de ce constat pourrait précipiter, après le déshonneur, le président auto-déchu dans la défaite car la levée du tabou d’ « une république une et indivisible » lui aura fait perdre beaucoup plus de voix dans l’électorat modéré (ouvrant ainsi un boulevard à Dominique de Villepin ou François Fillon) qu’il n’en gagnera à l’extrême-droite, que l’onction présidentielle légitime et dopera.
Alors, avec une partie de son programme ainsi validée par la droite présidentielle, Marine le Pen, autour de 25% des suffrages exprimés au premier tour de l’élection présidentielle en 2012, pourrait devancer l’auto-déchu dont la fuite en avant finirait ainsi piteusement dans le mur de l’édifice républicain par lui-même ébréché.
Ce 21/4/2002 à l’envers aboutirait alors à l’élection massive au 2nd tour de…**
Georges Menegazzi, citoyen français. septembre 2010
*le pluriel résulte des dernières saillies de ministricules visant à punir les parents d’enfants délinquants (M. Estrosi, ministre de l’Industrie…) et à substituer une « présomption de culpabilité » à la présomption d’innocence de notre code pénal (M. Hortefeux, par ailleurs récemment condamné par un tribunal correctionnel)."